lundi 21 janvier 2013

Uxmal, première étape de la "Route Puuc"


Le Palais du Gouverneur et la Pyramide du Magicien à Uxmal

Les sites archéologiques de cette petite zone ont été rassemblés sous le nom de Ruta Puuc (Route Puuc) et classés au patrimoine mondial de l'UNESCO depuis 1996.


Les vieilles pierres des temples sont le lieu idéal pour profiter du soleil !
A une centaine de km au sud de Mérida, les collines Puuc marquent un changement sympathique au milieu de la vaste plaine morne et plate du Yucatán. La région demeure fertile, même si l'eau arrive à manquer par ici (ni rivières, ni lacs, ni cénotes).
Il fallait que le Yucatán soit bien plat pour que la région soit nommée "Puuc" qui veut dire "pays vallonné".
Le mot a dérivé pour désigner le style architectural des cités précolombiennes qui se sont développées à la fin de la période classique (750 à 1000).
Il a ainsi été découvert ici plusieurs implantations mayas qui virent leur apogée entre 600 et 900.
Comme pour la plupart des sites pré-hispaniques de la Méso-Amérique, les villes furent laissées à l'abandon après une période de grande prospérité. Même si les raisons restent un mystère aujourd'hui, on attribuerait ce phénomène à la surpopulation, la famine, les maladies ou peut être des guerres.



Stèle couverte de hiéroglyphes
Dans la Vallée Santa Elena, la ville précolombienne d'Uxmal (à prononcer "Ouchmal") est, en quelque sorte, la capitale de cette région Puuc. C'est la plus grande et la plus spectaculaire cité maya de cette région.

Sachant qu'Uxmal est le site le plus visité (voire le seul !) de la route Puuc, on s'y est rendu à l'ouverture à 8h. Il y a très peu de monde avant 9h30, c'est un vrai plaisir ! Les temples nous appartiennent !

Nous voilà à la découverte de notre premier "temple" maya !
A l'entrée, on peut observer une citerne, appelée ici chultune. En l'absence de cénotes dans la région, les autochtones durent alors s'adapter au fait que l'eau était une denrée rare dans la région. L'eau était donc récupérée grâce à un système de stockage dans des chultunes, lors de la saison des pluies.
Les mayas des cités Puuc prêtaient une attention toute particulière au dieu de la Pluie ou de l'Eau, appelé Chac. En effet, leur vie dépendait de l'eau dans cette région sèche du Yucatán. Chac est aussi le dieu de la fécondité.



Uxmal veut dire "trois fois construit", cela indiquerait le nombre de fois qu'a été bâtie la cité.
On ne connait pas encore la fonction de la majorité des bâtiments (sources ethno-historiques et données archéologiques insuffisantes). Mais les archéologues s'accordent sur le fait que la cité a connu sa période de prospérité entre le 7ème et le 10ème (avec 20 000 habitants environ), juste avant celle de Chichén Itzá. Mais elle abritait déjà du monde dès l'an 200.
A partir de 1200, la ville se dépeuple mystérieusement et la nature reprend ses droits en envahissant peu à peu les monuments.


La Piramide del Advino, datée approximativement du 6ème siècle, conjugue de nombreux styles architecturaux.
Cette Pyramide du Devin (ou du Magicien) est le monument le plus frappant du site, surtout qu'on tombe nez à nez devant, à l'entrée ! On se sent tout petit ! Le temps où on pouvait gravir ses marches est révolu, et c'est tant mieux car ça permet de sauver de l'érosion ce patrimoine inestimable.
Avec ses 35 m, c'est le plus haut édifice d'Uxmal, plus élevé que la célèbre pyramide de Chichén Itzá !




L'escalier ouest de la pyramide du Devin est très raide (angle de 60° par-rapport au sol).
Avec un œil insistant, la pyramide montre ses 5 étapes successives de construction du 7ème au 10ème siècle. A chaque étape, un nouveau temple était édifié, soit au-dessus du précédent, soit en le masquant. On voit aujourd'hui, d'une certaine façon, 5 temples en un !
Sa base de forme elliptique est un fait unique au Mexique et ses arêtes non anguleuses, mais arrondies, adoucissent les traits de l'édifice dont l'architecture nous paraît moins carrée, moins massive.
D'après une légende, la pyramide aurait été érigée en une nuit par un nain venu de Kabáh et doté de pouvoirs, juste après son accession au trône. Ceci lui vaut aussi le surnom de "Maison du nain".


Pourquoi "quadrilatère" ? Parce que quatre longs édifices entourent un vaste patio.

Le quadrilatère des Nonnes fut nommé de la sorte par les conquistadors qui découvrirent cette cour carrée entourée de bâtiments. Ceux-ci leur rappelaient un cloître avec ses 74 petites salles ressemblant à des cellules de monastère; Tout ceci est bien sûr inapproprié, la religion chrétienne n'ayant rien à voir avec les Mayas. Mais quoiqu'il en soit, on ne connaît toujours pas la fonction réelle de ces bâtiments (probablement religieuse ?).









Le style architectural en vigueur dans la région prit le nom de Puuc. Il consiste en des murs sobres à la base, mais plus complexes dans la partie supérieure (mosaïques de masques représentant des divinités).
Ce style Puuc est un des plus harmonieux du monde maya avec ses façades en mosaïque de pierre, ses parements, ses colonnes sculptées ou encore ses masques de Chac, dieu de la Pluie.


Un des bâtiments du Quadrilatère des Nonnes... quelle harmonie !


Le culte du Dieu-serpent, Quetzalcóatl, a été importé par les indigènes de culture toltèque, à partir de l'an 1000.






















Les détails ici et là cassent la monotonie sur ces murs. Des serpents à plumes se faufilent sur ce fond à motifs.


Telle une dentelle de Chac en pierre...















Formes géométriques du pur style Puuc sur le Quadrilatère des Nonnes

A Uxmal, le style Puuc y est représenté dans une de ses formes les plus harmonieuses et complexes.

Les masques du dieu de la Pluie au nez crochu est très caractéristique de ce style architectural de l'art maya.



L'accès sud du patio du Quadrilatère des Nonnes se fait par un grand arc.








Le grand terrain du jeu de balle nous donne un bon aperçu du lieu où ce déroulait ce "sport" maya, mais nous en apprendront plus sur celui de Chichén Itzá, beaucoup plus grand et en meilleur état.










Les frises représentent ici un toit en palme tressée, comme ceux qui couvraient les huttes mayas.


Niché discrètement derrière la Pyramide du Devin, le Carré des Oiseaux est une cour à l'allure sympathique, dont les bâtiments sont ornés de sculptures oisifères en pierre (sortes de perroquets aras qui symbolisaient le Soleil pour les mayas).







Les pyramides mexicaines ont été élevées pour montrer la puissance du souverain et se rapprocher des dieux. Elles n'ont rien à voir avec celles de l’Égypte ancienne qui avaient, quant à elles, une vocation funéraire.



Ici vue du Carré des Oiseaux, la Pyramide du Magicien était à l'origine sans doute peinte en rouge avec des détails bleus, jaunes et noirs.




La rectangulaire Maison des Tortues trône sur une colline à côté du Palais du Gouverneur. Sa corniche est ornée de petite tortues marines en pierre, au-dessus d'une rangée de colonnes serrées. Original !


Maison des Tortues
La tortue symbolise aussi la pluie chez les Mayas




















Première ascension d'une pyramide maya... un moment tant attendu !

La Grande Pyramide, culminant à 32 m, peut être gravie avec beaucoup de prudence ! Le mystère plane ici aussi quant à sa fonction.

















Dans le petit temple au sommet, on observe des ornementations de masques de Chac et d'aras (perroquet exotique).




 






















Superbe panorama depuis le sommet de la Grande Pyramide où l'on ne peut que constater toute la grandeur de cette ancienne capitale.

Uxmal est le site le plus pittoresque du Yucatán avec son paysage vallonné. De plus tout est à portée de pas. Les monuments sont proches les uns des autres.


Voilà un des versants non déblayé de la Grande Pyramide ! Une grande partie des monuments a été découverte ainsi !




Le Pigeonnier (El Palomar) est visible depuis le haut de la Grande Pyramide.
La forme étrange de cette crête faîtière abîmée par le temps a donné son nom à ce vestige de temple ou de palais découvert au 19ème siècle. Les ouvertures rectangulaires de la corniche ont rappelé aux premiers explorateurs les niches d'un pigeonnier.








Chef d'oeuvre de l'architecture maya, le Palais du Gouverneur impressionne



On trouve pas moins d'une centaine de masques du dieu Chac sur l'ensemble du bâtiment !

Construit au 10ème siècle, le Palais du Gouverneur est un ensemble de 3 bâtiments reliés par des voûtes mayas, ce qui lui confère une exceptionnelle longueur (98 m).
Ayant des teintes allant du jaune au rouge, le calcaire dans lequel a été sculpté les ornementations a été extrait dans la région. Ce calcaire a été choisi pour sa facilité à être finement découpé et poli.






La partie supérieure de la façade est décorée de motifs géométriques (carrés, grecques, bandes croisées...), de masques de monstre terrestre et de personnages formant une mosaïque d'environ 20 000 éléments.
L'équilibre de ses proportions répond à la loi grecque du nombre d'or.

Les spécialistes de l'architecture Puuc s'accordent pour dire que ce Palais du Gouverneur est l'édifice le mieux réussi, encore debout, de toute la Mésoamérique.


La célèbre "fausse voûte" maya sépare les édifices du Palais du Gouverneur.




Ce trône du jaguar, symbole du chef (ou du roi), possède deux têtes et servait de trône au dirigeant de la cité.



















Empilement de tête de Chac ! Heureusement pour nous, ce symbole divin n'apportera pas la pluie aujourd'hui !




Plus loin, des phallus en pierre ont été rassemblés sous une palapa provenant certainement d'un temple dédié au culte de la fertilité.













A côté de la pyramide fortement abîmée du Groupe du Cimetière, des têtes de mort et des longs os entrecroisés sont sculptés un peu partout !















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