samedi 19 janvier 2013

Coyoacán et San Ángel, deux quartiers préservés de Mexico


Au n°383 de l'Avenida Francisco Sosa, cette résidence coloniale aurait été construite au 18ème siècle par le conquérant du Mexique et du Guatemala, Pedro de Alvarado.


Des piñatas sont accrochées un peu partout dans les rues.

Aujourd'hui, nous nous rendons à une dizaine de kilomètres au sud du centre-ville pour visiter Coyoacán et de San Ángel. Peu de quartiers à Mexico possèdent une architecture des époques coloniale et pré-révolutionnaire aussi bien conservée.
Notre itinéraire suivra des rues pavées bordées d'arbres et de maisons coloniales, mais aussi de jolies places et d'autres monuments.











Nous prenons le métro jusqu'à l'arrêt "Miguel Ángel de Quevedo", puis nous remontons à pied quelques minutes vers le nord sur l'Avenida Universidad, jusqu'au croisement avec l'Avenida Francisco Sosa.



On ne peut pas rater la rue puisqu'à l'angle s'élève la Capilla de San Antonio Panzacola, rescapée du 17ème siècle.
Cette chapelle fut rattachée autrefois à la paroisse toute proche de San Sebastián Chimalistac.
Sa façade d'un rouge saisissant contraste avec les reliefs plus clairs.
Dans une niche au-dessus du portail se tient une sculpture de Saint-Antoine.



Nous nous enfonçons dans le quartier de Coyoacán après avoir passé un vieux pont en pierre au-dessus d'un affluent du Rio Magdalena dont les rives sont jonchées de détritus :-(

A l'époque pré-hispanique, Coyoacán n'était qu'un village au bord du lac Texcoco et était relié à l'île de Tenochtitlan par une chaussée.
Pendant la reconstruction de Mexico après la conquête espagnole, Cortés et ses hommes s'y installèrent.




Coyoacán resta paisible jusqu'au début du 20ème siècle, puis avec l'explosion démographique qui s'ensuivit, il fut rattaché à la tentaculaire capitale et devint un de ses faubourgs (colonias en espagnol).












 On poursuit notre remontée dans le temps dans une des plus belles rues de la ville. L'avenue Francisco Sosa, une des plus anciennes rues coloniales d'Amérique Latine.

Au n°319, une réplique d'atlante monte la garde derrière le portail !

Sur toute sa longueur (1,5 km), cette rue est bordée de magnifiques demeures historiques bâties par de riches familles coloniales à partir du 17ème siècle. Grandes portes en bois sculpté, grille de fenêtres en fer forgé, murs colorés sous les bougainvilliers.

Casa de la Campaña























Plaza Santa Catarina














Iglesia de Santa Catarina


A mi-chemin, on arrive sur la charmante Plaza Santa Catarina avec son église peinte en jaune
façade à 3 arches





















En face se trouve la Casa de Cultura Jesús Reyes Heroles, centre des arts de l'université avec son beau jardin ombragé.

























Un banc invite le passant à prendre la pose aux côtés de Frida Kahlo et Diego Rivera.









 







Réplique d'une Pierre du Soleil maya


La Pierre du Soleil, souvent appelée abusivement calendrier aztèque ou au contraire de manière plus exacte cuauhxicalli, est une des œuvres les plus célèbres et emblématiques de l'art aztèque.

























Continuons notre promenade coloniale...














Casa de Alvarado


















Nous arrivons devant les deux arches du portail du couvent de San Juan Bautista qui marquent une des extrémités de l'Avenida Sosa et l'entrée de l'agréable Jardín del Centenario.
Nous voilà maintenant au cœur du quartier de Coyoacán !









Son ambiance bohème et intello continue à attirer artistes et journalistes mexicains. Écrivains et peintres ont préféré la tranquillité de ces quartiers coloniaux à l'agitation du centre-ville.
Coyoacán a attiré des figures célèbres telles que Frida Kahlo, Diego Rivera et leur ami révolutionnaire russe Léon Trotski qui y fut assassiné en 1940. Leur maison sont aujourd'hui des musées.




Le Zócalo du quartier est formé à l'ouest par le Jardín del Centenario, construit sur un ancien cimetière, et la Plaza Hidalgo à l'est avec son kiosque à musique. Cette dernière est bordée par le Palais de Cortés.





Entre les deux places se dresse l'église San Juan Bautista depuis le 16ème, mais il ne reste pas grand chose de sa construction d'origine, sauf la façade et l'arcade des pèlerins. Les vitraux illuminant la nef à l'intérieur représentent des saints franciscains.


























Le Jardín del Centenario couvre l'atrium de cet ancien couvent partiellement disparu dont seule l'église subsiste.













En nahuatl, Coyoacan peut se traduire par "le lieu des coyotes".
C'est pour cette raison qu'on en trouve ornant la fontaine centrale du Jardín del Centenario ou au-dessus du Palacio de Cortés.



Cortés installa son QG dans ce palais du 15ème qui porte aujourd'hui son nom. Cette construction en brique rouge abrite maintenant la mairie du quartier et l'office de tourisme.

La Casa ou Palacio de Cortés, au nord de la Plaza Hidalgo


C'est ici que Cortés et ses hommes torturèrent en vain l'empereur Cuauhtémoc afin de lui soutirer des informations sur l'emplacement du grand trésor aztèque.

Lorsqu'il découvrit le trésor en 1522, Cortés envoya tout ça sur bateaux partant pour l'Espagne. Mais la cargaison fut interceptée par les français qui mirent aussi la main sur des cartes maritimes des Antilles. C'est comme ça que la Guadeloupe et la Martinique furent françaises !




Casa de Diego de Ordaz



La Casa de Diego de Ordaz, doit son nom au conquistador. Cette maison date du 18ème siècle, soit deux siècles après qu'il ait existé. La niche décorée abrite une vierge.








Plaza Hidalgo


Nombreux cafés, restaurants, pâtisseries et boutiques de spécialités entourent ce Zócalo. On y trouve aussi un marché d'artisanat et des glaciers car le quartier est réputé pour ses crèmes glacées.











On prend la rue Higuera qui part derrière l'église San Juan Bautista pour rejoindre la Plaza de la Conchita (officiellement connue sous le nom de Plaza de la Concepción). 
Celle-ci est moins fréquentée que le Jardín del Centenario. Avec sa croix de pierre en son centre, c'est en effet une place très tranquille où le charme colonial opère.


Au fond de la place siège la Capilla de la Concepción qui est un des édifices préférés des jeunes mariés. Cette chapelle baroque qui tient debout par l'opération du Saint-Esprit ! :-) présente une façade finement ciselée de style mudéjar. 


La statue "Meditación" de Rocio Peredo



D'après la légende, Cortés aurait installé La Malinche, son interprète aztèque et aussi maîtresse et mère de son fils Martín dans cette maison rouge à deux étages sur la Plaza de la Conchita.

Appelée Malintzin en nahuatl et Dona Marina par les Espagnols, cette femme aurait été vendue comme esclave à des nobles qui l'offrirent à Cortés. Elle aurait été conseillère et même stratège militaire du côté des conquistadors, trahissant ainsi son peuple.

Aujourd'hui, le terme "malinchista" désigne quelqu'un de peu loyal et peu patriotique.
Mais d'après d'autres rumeurs, cette bâtisse aurait été construite pour Itxolinque, un chef local.


Quand la nature reprend ses droits !




Le Parc de Frida Kahlo rend hommage à la célèbre artiste peintre qui est née ici et y a passé la majorité de sa douloureuse vie.












On peut y observer une sculpture en bronze représentant Frida Kahlo vêtue du costume régional des Tehuanas, ainsi que de nombreux arbustes et haies taillés en forme d'animaux.







On rebrousse alors chemin pour remonter l'Avenida Francisco Sosa, mais en sens inverse cette fois... ça fait des kilomètres dans les pattes, mais ce quartier est tellement plaisant...










On arrive à nouveau au croisement où trône la Capilla de San Antonio Panzacola, mais là on prend tout droit vers la calle Arenal. On traverse le Parque Tagle avant d'arriver sur la Plaza Chimalistac (officiellement Plaza Federico Gamboa).





Plaza Chimalistac

On se trouve alors devant la petite chapelle de San Sebastián Chimalistac, une des rares chapelles ouvertes de Mexico. Au centre de la place, la croix de l'atrium rappelle le temps où on y célébrait la messe en plein air.






On poursuit la balade par le Jardín de la Bombilla avec ses allées de saules, de pins, de frênes et d'avocatiers. Au milieu de ce petit parc surgit le très imposant monument au Général Álvaro Obregón. Cet homme politique mexicain fut assassiné juste à côté avant son second mandat en 1928.
L'obélisque pas très beau, datant de 1935, est orné de sculpture en granit d'un style "à la communiste".
Nous nous trouvons en plein cœur du quartier de Chimalistac.












On traverse ensuite tant bien que mal la large et très fréquentée Avenida de los Insurgentes, une des plus longue avenue du monde avec ses 29 km traversant la capitale du nord au sud.




On aperçoit les 3 dômes en céramique du Museo del Carmen, qui sont l'emblème du quartier San Ángel.
Il s'agit de l'ancienne église d'un couvent carmélite du début du 17ème siècle du nom de San Ángelo Mártir qui a donné son nom au quartier. Ses somptueuses coupoles sont ornées de faïences de Talavera.






Tout comme Coyoacán, San Ángel possède un charme bien particulier dû en partie à son passé colonial. Au 16ème siècle, c'était un petit village répondant au nom de Tenanitla. Il connut le même sort que son voisin et fut englouti dans la mégalopole de Mexico.
C'est aujourd'hui un quartier résidentiel de la bourgeoisie mexicaine.









Nous atteignons l'étape finale de cette promenade matinale, la Plaza San Jacinto. Nous sommes samedi, jour où s'installe un grand marché dans une belle maison du 17ème.
Le Bazar del Sabado dévoile ses étals en plein air, remplis d'objets de l'artisanat mexicain. Il déborde sur les jolies places adjacentes où on trouve des souvenirs pas trop chers.




A l'image du Jardín del Centenario de Coyoacán, la Plaza San Jacinto à San Ángel est renommée pour sa foire d'artisanat du weekend.



















Des peintres exposent leurs œuvres sur la Plaza San Jacinto.



















Vert, blanc, rouge... les couleurs du drapeau national !






















Le métro est plutôt sûr, pratique et propre, et surtout peu cher (environ 0,20 €). C'est le troisième réseau au niveau mondial.

Chaque station est représentée par un idéogramme unique pour la population partiellement illettrés (par exemple, on peut voir un coyote pour l'arrêt "Coyoacan" ou une espèce de guêpe pour un autre arrêt ou encore la forme d'un monument,...).



Vendeurs de bonbons, de CD et autres breloques sillonnent les métros à la recherche d'acheteurs potentiels.

Petite anecdote :
Le métro fut développé avec l'expertise d'une société française filiale de la RATP (gestionnaire du métro de Paris), ce qui explique le choix du métro sur pneumatiques.



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