jeudi 31 janvier 2013

Voyage retour

On distingue bien le Paseo de la Reforma et au centre le Parque de la Alameda et la Torre Latinoamericana qui ferme la lignée de gratte-ciels.

Le voile marron qui recouvre la mégalopole est tenace !





Nous décollons de Cancún sous un temps bien pluvieux. Quelle chance de ne ne pas avoir connu cette météo de tout le séjour !

L’hôtesse francophone de l’aéroport de Cancún n’a pas l’air emballé par la ville de Mexico... Lorsqu'ils ont la chance d'avoir le choix, les mexicains ont l'air de préférer d'autres villes du pays...








Les atterrissages et décollages de Mexico sont impressionnants. On voit à perte de vue, l'étendue de la ville tentaculaire sur des dizaines de km jusqu’aux contreforts des volcans. On s'amuse à retrouver les monuments et grandes artères de la capitale que l'on avait découvert il y a peu.

Le décollage de nuit de Mexico est tout aussi surprenant avec les lumières jaunes et blanches de la ville qui paraît infinie.



Les volcans Popocatepetl (5450 m) et Iztaccíhuatl (5230 m)



















Notre voyage de retour nous survolons Atlanta de nuit, puis la péninsule du Ring of Kerry au sud-ouest de l'Irlande et enfin on reconnaitra Londres et son nouveau gratte-ciel pointu flambant neuf The Shard.





mercredi 30 janvier 2013

Excursion sur Isla Mujeres, histoire de finir en beauté !






Puerto Juárez


L'Isla Mujeres, populaire depuis les années 1960, est une île minuscule de 8 km de long sur 1 km de large, au large de Cancún.
On embarque sur un bateau depuis l'embarcadère de Puerto Juárez, au nord de Cancún.












Très vite l'île convoitée apparaît à l'horizon !




La seule plage de la ville (et une des rares de l'île), Playa Norte, offre son sable blanc bordant une eau tiède et peu profonde.
Ni une ni deux, c'est là qu'on se rend facilement depuis le débarcadère, pour s'échouer sur un transat'
sur une plage de rêve avec une margarita dans la main, le pied ! Et comme elles sont pas chères, ça peut vite monter à la tête !





L'île n'est pas réputée pour son côté sauvage et il paraît que c'est ultra bondé en haute saison touristique.
Des américaines en bouée kitsch boivent un cocktail en pleine mer !















Le nom Isla Mujeres ("île des femmes") viendrait peut-être de la présence à la pointe sud de l'île de statuettes féminines, représentant des déesses mayas de la fertilité, Ixchel.

























Avant de reprendre le bateau on se balade un peu dans la ville, et on longe le bord de mer "côté grand large", ça fait plutôt à l'abandon ! On dirait qu’un cyclone est passé par là, de la décrépitude un peu partout !

Sur le drapeau mexicain, le vert symbolise la foi du peuple en son destin, le blanc la pureté de ses idéaux et le rouge, le sang des martyrs de la patrie. En son centre se trouve l'écusson représentant l'aigle royal dévorant le serpent sur un nopal (figuier de Barbarie) : la célèbre légende de la fondation de l'ancienne Mexico.

















Débarcadère sur Isla Mujeres

Le trajet de retour en ferry prend des allures de générique de fin de film avec le guitariste qui nous joue sa mélancolique chansonnette… ça sent la fin du voyage et la nostalgie commence à s’installer avant même notre retour en France.














Cancún, avant 1970, était une île sablonneuse avec un hameau d'une centaine d'habitants à peine. Aujourd'hui, avec ses 3 millions de visiteurs par an, sa population culmine à presque 600 000 âmes.

Alors qu'on pourrait la croire dépourvu d'intérêt culturel, Cancún a aussi ses propres vestiges archéologiques (site maya d'El Rey), mais on ne fera que passer furtivement dans cette ville sans s'y arrêter.






La lagune des hôtels de Cancún et ses airs de Miami !

La zone hôtelière, sur sa lagune en forme de L longue de 23 km et reliée à la terre par deux ponts, donne à Cancún des airs de Miami, pas étonnant d'ailleurs que ces deux villes soient jumelées.
Pas moins de 27 000 chambres d'hôtels accueillent chaque année les touristes, principalement américains et canadiens. Dans ce lot d'hôtels, on trouve du délabrés jouxtant d’autres modernes et design !

On y découvre un étonnant immeuble du style "pyramide de la Grande-Motte", coiffée d’une pyramide du Louvre en verre. D'autres hôtels ont des airs de panneaux solaires !




Cancún est une des destinations privilégiées des étudiants nord-américains pour leur spring break, courtes vacances où tous les excès sont permis.



Quoiqu'il en soit Cancún ne nous laissera pas un bon souvenir, même si on y a fait que passer !
Premièrement c'est assez galère de s’y repérer en voiture, aucune indication de direction et on a mis du temps à trouver l’embarcadère de Puerto Juárez pour l’Isla Mujeres. Et ensuite, on a pu faire l'expérience de se faire arrêter par un flic de la route (quand on est paumé, on fait des conneries !) qui nous a prouvé que la corruption au Mexique, ce n'est pas une légende ! On s'en est sorti pour quelques euros !


mardi 29 janvier 2013

Petite conclusion sur les visites archéologiques


Les ruine de Tulum entre ciel et terre


Attention à l'overdose de visites de temples qui, de premier abord, se ressemblent tous ! Surtout que la région du Yucatán est désespérément plate, ce qui fait qu'on ne retrouvera pas une magnifique configuration des lieux comme le Machu Picchu en pleine montagne. C'est pour ça qu'il faut impérativement se munir de guides ou brochures touristiques pour en savoir plus sur l'histoire des lieux et sur les spécificités architecturales propres à chacun des sites archéologiques.



On ne regrette d'avoir visité aucun des sites archéologiques. En dehors de leurs spécificités architecturales, chacun de ces anciens vestiges nous ont apporté quelque chose d'unique :

- à Dzibilchaltún : le musée super intéressant et la reconstitution de quelques maisons d'un village maya, ainsi que la beauté du cénote,

- à Chichén Itzá : El Castillo, une des merveilles du Monde, et la multitude de monuments aussi différents les uns que les autres,

- à Uxmal, véritable coup de cœur, tant de beauté réunit sur une petite surface, et la possibilité de grimper en haut d'une pyramide, ce qui devient très rare avec le temps,

- sur la route Puuc : le splendide Palais des Masques de Kabáh et les autres temples très peu touristiques,

- à Edzná : se retrouver seuls sur les lieux et s'immerger en pleine forêt tropicale avec les oiseaux et les perroquets,

- à Tulum : le paysage de carte postale avec les temples sur fond de mer des Caraïbes turquoise,

- à Cobá : le fait de pouvoir monter en haut de la plus haute pyramide de la région.










Tulum, paysage de carte postale !


Cette vue là nous a longtemps fait rêvé avant de mettre nos deux pieds au Mexique !


De retour de Cobá, rien de tel qu'une pause déjeuner à Tulum Pueblo dans un des nombreux restos qui longent l'avenue principale du "village". Mais ce lieu est connu pour ses ruines archéologiques à 4 km de là. Le site de Tulum peut paraître modeste et peu étendu (6 km le long de la côte), surtout si on le compare avec ceux de Cobá ou Chichén Itzá. Mais son implantation en bordure de la mer est une chose unique au Mexique ! Il en va sans dire que l'endroit est particulièrement magique !



Tulum est encore calme, mais pour combien de temps encore ?
Restos et hébergements se concentrent à Tulum Pueblo, le long de la grande avenue ou carretera federal, mais ni grands complexes hôteliers comme à Cancún, ni petits hôtels comme à Playa ne viennent encore troubler la tranquillité du coin.
Chose rare sur la Riviera Maya, la ville fait objet d'un vaste plan de développement urbanistique jusqu'au milieu des années 2020 pour éviter toute croissance incontrôlée.





C'est ici qu'en 1518, les Mayas aperçurent pour la première fois, les bateaux des conquistadors venus de l'Ancien Monde. Les premiers explorateurs espagnols vinrent s'écraser dans les récifs, mais les survivants réussirent à franchir le mur d'enceinte de la ville. Un des naufragés décida de s'installer à Tulum et y épousa une maya. Ses enfants seront les premiers métisses de la péninsule. Il aida même les autochtones à repousser les espagnols pendant un temps.








L'ensemble de l'ancienne cité date de l'époque tardive, entre 1200 et l'arrivée des espagnols. A l'origine, elle s'appelait probablement Zama ("l'aube"), du fait de sa situation sur la côte est où la Terre se finit et où le soleil se lève sur la mer. D'ailleurs on constate que les bâtiments sont bien disposés d'est en ouest, avec le Castillo à l'extrémité orientale.














L'accès à la mer permettait le commerce avec le reste de l'Amérique Centrale (Isla Mujeres, Cozumel, Guatemala et Mexique central). La ville aurait abrité un phare, il y a 600 ans, pour guider les bateaux la nuit.



La baignade est possible après la visite des ruines mayas !




















Grand Palais

Au temps maya les édifices étaient recouverts d'une épaisse couche de stuc recouverte de peinture de couleurs vives (jaune, bleu, blanc et rouge). D'ailleurs, il subsiste quelques rares monuments où l'on trouve des restes de peinture rouge.
Le premier explorateur compara la ville à la splendeur de Séville.









Tulum est un des endroits les plus visités de la côte et il faillit ne pas survivre à un flot croissant de touristes ces dernières décennies. En 1993, le parking fut déplacé et depuis on se rend à l'entrée à pied ou en navette payante. Des zones de sécurité ont été mises en place autour des bâtiments. Les ruines sont protégées, on ne peut plus accéder à l’intérieur des temples et examiner les façades de près, mais c’est pour la bonne cause. Et puis, avec ce monde ça se comprend… éviter les heures de pointe touristique… la fin de journée avant la fermeture est un bon compromis, de plus l’ensemble jouit d’un bon éclairage à cette heure-ci.


Le Temple du Dieu Descendant côtoie El Castillo, et derrière, la falaise tombe à pic dans la mer des Caraïbes

El Castillo aurait servi d'amer aux marins (point de repère fixe et identifiable pour la navigation). Il fut appelé de la sorte par les espagnols pour sa ressemblance à un château. C'est aussi le monument le plus imposant de Tulum et celui qu'on voit le mieux de loin depuis la mer. L'édifice fut surélevé à 3 reprises au minimum.
Le grand escalier central monte au sommet vers un temple de style postclassique tardif.



Temple des Fresques avec son fronton orné de sculptures de dieux


Le Temple des Fresques était un observatoire servant à étudier les mouvements du soleil. Il fut construit au milieu du 15ème siècle. 

L'intérieur est intéressant, mais dorénavant plus visitable.














Voici le Dieu descendant, tête en bas !


A l'image des nombreuses interprétations sur les mythes mayas, les noms des temples peuvent différer selon les sources, comme par exemple pour le Temple du Dieu Descendant, dénommée aussi Temple du Dieu Plongeur.
Ce temple doit sa spécificité à son motif sculpté, représentant un personnage en train de chuter (symbolisant le soleil couchant ?). Ce symbole a été retrouvé sur d'autres sites.






Temple du Dieu du Vent domine la côte.


Le Temple du vent fut appelé ainsi en raison de son soubassement arrondi traditionnellement rattaché à Ehécatl (Dieu aztèque du vent).











Maison du Cénote
La maison du Cénote est appelée ainsi car elle fut construite sur une grotte aquatique. En plus d'être une réservé d'eau vitale, celles-ci étaient aussi considérées comme des portes d’entrée vers chibalba (l’inframonde).




Tulum signifie "forteresse" ou "mur"

Ceinturant la cité maya côté terre, le mur de l'enceinte fait 4 à 7 m d'épaisseur et est percé de 5 portes qui ouvraient la ville sur des chemins menant à d'autres cités.





























Le cadre exceptionnel du seul site pré-hispanique au bord de l’océan, et quel océan !


Avec le bruit des vagues, la végétation tropicale de bord de mer et la possibilité de se baigner au pied de la "falaise"… on ne l’a pas fait, mais les rouleaux donnaient envie de s’y jeter dedans !





























Les édifices de proportions modestes sont construits sur des promontoire rocheux et, ainsi, mis en valeur. Comme ici, le Grand Palais.

Cobá, un des plus anciens sites mayas

Bien que décrit comme un des sites les plus intéressants de la péninsule du Yucatán, Cobá ne nous laissera pas un souvenir impérissable.

Cobá connut sa période de prospérité entre 300 et 1000 environ.
Il regroupe plus de 6 500 vestiges mayas sur 70 km² !!! La plupart est encore ensevelie sous l'épaisse jungle, et promet beaucoup de boulot aux futurs générations d'archéologues...
Cette gigantesque ville de 40 000 habitants était au centre d'un important réseau de sacbés (voies de communication mayas). Ceux-ci permettaient à Cobá d'étendre une grande influence politique et commerciale dans la région (jusqu'à l'actuel Guatemala). Ces routes sacrés de couleur blanche pouvaient s'élever à 2 mètres au-dessus du sol et mesurer 9 m de largeur.
Contrairement à Chichén Itzá qui eut une période de prospérité éphémère, Cobá rayonna dans la région durant plus de 4 siècles.

Le site est divisé en plusieurs groupes de vestiges bien dégagés et entretenus : Grupo Cobá, Grupo de las Pinturas, Grupo Nohoch Mul et Grupo Macanxoc distants les uns des autres de 1 à 2 km. Une marche dans la forêt ne fait pas de mal, même on souffre pas mal des coups de soleil des derniers jours et si la chaleur moite commence déjà à se faire sentir en ce milieu de matinée.
Il faut donc prévoir de bonnes chaussures (de toute façon, c'est indispensable pour toutes les visites de ruines mayas), mais ici, il est possible de louer un vélo ou de se faire emmener devant les lieux intéressants en "pousse-pousse" !

Lac Macanxoc


La cité regroupa tant d'habitants grâce à ses 5 lacs environnants (chose rare dans la région).
D'ailleurs, nous n'hésitons pas à garer la voiture gratuitement à l'autre bout du Lac Macanxoc. Il n'y a plus qu'à emprunter un chemin aménagé qui offre de belles vue sur la grande étendue d'eau et sa faune.









Les lacs regorgent de crocodiles !





Les scientifiques mirent du temps à l'explorer en raison de son isolement (à l’écart des routes, en pleine forêt tropicale, en zone hostile). Les premières fouilles commencèrent dans les années 1920 et une route touristique permis de relier le site dans les années 1970.




Le Grupo Cobá, ensemble le plus proche de l'entrée, rassemble une pyramide appelée "l'église" (encore une connotation religieuse !), surnom donné par les habitants qui la considéraient comme un sanctuaire. D'ailleurs, à son pied, se dresse une grosse stèle devant laquelle les mayas venaient se recueillir et déposer des offrandes.
Depuis que le sommet culminant à 24 mètres est inaccessible aux visiteurs, il est habité par des condors, rapaces charognards que l'on imaginait plus grand (mais il en existe plusieurs espèces).




Un des deux "terrains" de jeu de balle de Cobá

Les condors nous scrutent de leur regard perçant !


Cette zone compte un juego de pelota (ou tlachtli en maya).













Ce qui change à Cobá, c’est qu’on se trouve au cœur de la jungle, pas de pelouse immense devant les temples. C’est très agréable de marcher à l’ombre dans cette jungle…




Le Grupo de las Pinturas date de l'époque classique tardif (de 1250 à 1500)
Des traces de peinture ont été observées sur la partie haute des temples. On peut aussi un autre jeu de balle.
Les mayas couvraient leurs stèles et autres monuments de glyphes phonétiques. Ces forment des codex qui ont été en partie déchiffrés, mais beaucoup ont été détruits par les moines franciscains de sorte à accélérer la conversion religieuse.


























Nous voilà devant la Pyramide Nohoch Mul, prêts à gravir les 113 marches d'une montée éprouvante en plein soleil !

Point positif pour le touriste, c’est qu’on peut grimper au sommet de la pyramide… chose qui devient rare ces derniers temps !
Mais c’est moins bon pour la pyramide en elle-même et pour les photos remplis de bonhommes multicolores.






Le petit temple du sommet de la Pyramide















Des bouts de ruines grisâtres émergent, ici et là, de cet océan vert.








Au sommet de la pyramide Nohoch Mul, la vue est à 360° sur la forêt tropicale à l'infini, sans aucune trace de civilisation moderne sur cette immense plaine.






Avec ses 42 m, c'est la plus haute pyramide précolombienne de l'état du Quintana Roo.

Toucans, singes et jaguars peuplent les forêts de la péninsule mexicaine.



Joli effet de lumière sur cette stèle plutôt bien conservée


Le Grupo Macanxoc regroupe, sur les rives du lac du même nom, des pyramides et autels, enfouis sous la forêt. Une collection de 8 stèles gravés d'inscriptions historiques sur les étapes du calendrier maya.

La plupart des stèles sont dans un sale état de conservation, il faut faire marcher son imagination pour pouvoir y voir quelque chose.














Les stèles ont été protégées sous des palapas, mais un grand nombre d'entre elles ont été bien dégradées par l'érosion.

Le site est assez décevant, un peu cher pour ce qu’il y a voir… certes seuls quelques temples sont mis à jour sur un ensemble impressionnant à l’abandon encore recouvert par la végétation. Dans plusieurs dizaines d’années, quand tous sera mis à jour, il s’agira sûrement du plus grand ensemble de la péninsule du Yucatán. On espère juste que l’argent récupéré sert bien aux fouilles archéologiques…